• livre : "L'homme qui arrêta d'écrire" de Nabe

     

    livre : "L'homme qui arrêta d'écrire" de NabeNous voici enfin avec ce fameux roman de Nabe, tant décrié par certains, qui ne se sont même pas donné la peine de le lire, je parie.

     Cet unique et premier roman issu du milieu de l'anti-édition dont Nabe est désormais porteur de la bonne parole comporte exactement 695 pages, et se lit comme s'il en avait 250, tant il est fluide et agréable.

    Oui.  Agréable.  C'est le mot.

    J'avoue que j'étais très, mais alors très sceptique sur ce livre, d'autant plus que l'ouragan médiatique qui a tourné autour de Nabe m'avait plutôt laissé une mauvaise impression.

     

    Comme j'avais participé à une discussion chez Léo Scheer concernant ce livre, que j'y étais d'ailleurs d'assez mauvaise foi, je ne pouvais plus continuer à argumenter au risque certain de me discréditer, sans que j'eusse au moins lu ce roman. 

    Ce que je fis.  Je le commandai.  Et j'avais cette peur au ventre de me dire que j'allais être déçue.  Que ce type ne cesserait de geindre au fil des pages sur son triste sort d'écrivain incompris, et qu'il userait de sa plume pour noircir au vitriol toutes les personnalités du monde littéraire, et surtout de l'édition.

     Pour ne pas arranger les choses, j'avais en tête cette pub publié chez Chronic'Art où on voit Nabe en train de cramer un roman de chez Gallimard (je crois), histoire de faire le parallèle avec Gainsbourg et son fameux billet qu'il brûle devant les caméras.  Je me disais que ce mec là, Nabe, se la jouait, et qu'il n'assumait pas vraiment son rôle d'écrivain de l'anti-édition, qu'il lui fallait cette gloire médiatique dont la plupart son si friands.  J'avais lu également des critiques qui ne le hissaient pas spécialement vers le haut, donc j'étais pétrie de préjugés, à en crever même.