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Par artismundi le 14 Juin 2017 à 18:28
Etienne Ethaire est un auteur belge, « un écrivain de l’intimité » comme il se définit lui-même, avec la particularité d’écrire au « je narratif » féminin.
La part féminine de l’auteur se déploie par l’exploration sans limites de l’âme humaine, de l’âme de la femme. Exercice difficile que celui d’endosser non seulement la peau d’un autre genre sexuel, mais surtout d’être en mesure de vivre les émotions et les tribulations qui agitent la femme.
Ethaire réussit avec une facilité déconcertante - je devrais corriger en disant, avec un surprenant doigté - à exprimer, non que dis-je, à vivre les joies et les douleurs les plus enfouies qui régissent le genre XX.
Il plonge, se noie, s’imprègne, est submergé, entraîné dans les abysses sombres de ce que nous-mêmes, ignorantes ou volontairement aveugles, refusons de laisser remonter à la surface.
On ne peut qu’acquiescer après l’avoir lu. Ses personnages lui collent à la peau, comme ils collent à la nôtre. Tout comme ils sont jumeaux du genre féminin qui déambule à travers l’humanité. En touchant au plus près de la vérité - douleur et souffrance exprimées par l’anorexie dans ce roman -, l’auteur, par cette extraordinaire introspection de sa part féminine, révèle la femme au grand jour.
Hommage à la femme, je ne sais. Mais nul doute qu’Etienne Ethaire, par la compassion, la compréhension et l’altérité qu’il exerce, élève l’homme à mesure du degré de respect et de dignité qu’il restitue à la femme.
L'histoire du livre
Maleea Lori, au physique de miss doté d’une intelligence redoutable, a vingt-quatre ans aujourd’hui.
Elle vit seule avec son père qui est médecin. Son plus jeune frère mène sa vie ailleurs, il est grand maintenant. Ils s’entendent bien, son père et elle. Pourtant, dans la relation, il y a comme une prison. Quelque chose qui l’enferme de l’intérieur. Boucle ses émotions. Etreint ses sentiments. Et fait croître en elle cette blessure, cette souffrance qu’elle ne sait pas encore très bien nommer, mais qui est belle et bien là depuis qu’elle a quinze ans.
Vingt-quatre ans aujourd’hui. Et la langueur qui la possède. Grandit en elle par l’intérieur et lui ronge l’âme et les os, les artères et les aortes du cœur comme un rat grignotant frénétiquement son morceau de déchet.
A moins que le corps de Maleea Lori soit un déchet ? Il est certain qu’elle le contrôle bien, ce corps. Capable de refuser de manger, parfois de décider de ne manger que selon une couleur différente imposée chaque jour : un jour les aliments gris, un autre les bleus , un autre les rouges …
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Par artismundi le 18 Juin 2015 à 17:56
Jarle (égoïste, orgueilleux et narcissique, en fait) réfléchit beaucoup. Trop. Et il se pose énormément de questions. Trop. Si bien qu’il n’agit pas des masses. J’avoue, j’ai parfois trouvé cela long. Ca peut être redondant tant ses moments d’introspection sont nombreux. Il rabâche beaucoup, je trouve et analyse trop. C’est néanmoins un personnage tant il est intelligent (il étudie l’onomastique -science des noms propres- proustienne, rien que ça). Et puis, j’aime bien la relation qu’il entretient (et apprend à entretenir, surtout) avec sa fille, Charlotte Isabel, une gamine de 7 ans qui débarque à l’improviste pour bouleverser la petite vie de célibataire indépendant. Entre nous, elle est mimi comme tout la gosse. Je me suis prise d’affection pour eux. Ils m’ont touchée, en fait.
Point de vue style, je dirais que c’est très intellectuel et que ça demande une certaine concentration. Je n’ai pas l’habitude, en fait. Ce n’est pas simple et certaines phrases (parfois riches en métaphores) sont un peu longues. Je ne dis pas que c’est très compliqué mais il faut réfléchir un minimum pour suivre et comprendre. J’avoue, j’ai survolé quelques passages. Ca n’en reste pas moins une lecture intéressante et plaisante. Et ça change de ce que je lis habituellement.
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Par artismundi le 14 Mars 2013 à 17:41
J’ai été assez déboussolée, au premier abord, par ce court récit de Martin. En effet, un peu trop absorbée par le Trône de Fer, je m’attendais plus ou moins à avoir une histoire de la même trempe. Mais pas vraiment au final. Cela ne m’a pas déplu pour autant et j’ai trouvé agréable de découvrir ces personnages aux personnalités détonantes.
Pour décrire un peu ce roman, j’irais simplement dire qu’il est comme un préambule aux multiples intrigues, trahisons, courses au trône et autres manipulations machiavéliques parcourant les lignes de la saga du Trône de Fer. Une introduction ressemblant d’avantage, peut être, à une sorte de récit policier moyen-âgeux, dans lequel les héros se retrouvent malgré eux incités à démêler le fil d’une intrigue.
Il n’y a pas forcément beaucoup de choses à dire sur ce court récit, au risque d’en divulguer des indices qui gâcheraient votre éventuelle lecture, alors je m’arrêterais à simplement vous dire que si vous aimez G.R.R. Martin vous ne serez pas déçu en lisant ce livre dont la plume est toujours aussi intéressante. Mais surtout, il a une fois de plus su travailler ses personnages (surtout L’oeuf, Dunk et le Ménétrier) de façon à ce que nous nous attachions à eux. Trois personnalités totalement différentes et surprenantes, mêlant intelligence, désinvolture et moralité. Ils sont un peu comme les croquis des grands personnages que l’on croisera dans le Trône de Fer.
Sinon ce fut plus qu’agréable de parcourir les routes des Sept Royaumes à nouveau, à une autre époque (celle d’Aerys Ier), avec de nouveaux personnages. Mais surtout, ce fut très intéressant de d’approfondir mes connaissances sur la lignée des Targaryen et des Feunoyr.
Si vous avez adoré le Trône de Fer (en livre), ne vous attendez donc pas à retrouver l’amas de richesses qui s’y trouvent et alors vous ne serez pas déçus. C’est un livre très sympathique à lire. Pour ceux qui ne connaissent pas et reculent un peu devant les pavés que représente la saga, lancez-vous, car cette lecture est une mise en bouche délicate qui pourraient bien vous ouvrir les portes de l’incroyable série
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Par artismundi le 2 Octobre 2012 à 17:47
Voilà un roman qui m’a retourné comme une crêpe, que je n’ai pas réussi à lâcher à partir du moment où je l’ai entamé. A vrai dire, j’étais dans le train, et je n’ose imaginer la tête que les gens faisaient en me voyant lire ce livre et encore moins à celle de mes parents lorsqu’ils sont venus me chercher à la gare et m’ont vu avec mes yeux tout rouges … Je crois que je lui donnerais la palme du roman qui m’a fait verser le plus de larmes en fait … C’était une vraie marée et lorsque je pensais en avoir fini, pouf ça me reprenait de plus belle !
Bon … rentrons dans le vif du sujet : Une romance, non … Deux romances . En effet, le livre se décompose en deux parties, dont le centre est toujours notre héroïne, Nell … Deux parties qui sont radicalement différentes, autant par leur contenu que par la psychologie des personnages. Deux parties qui sont fortes en émotions et traitent de thèmes terribles et importants.
La première partie est tout en douceur et tendresse. Une évolution adorable d’une amitié d’enfance en amour. On pourrait penser que ce sujet est ennuyeux à mourir, mais pas du tout, on se plonge avec facilité dans le récit de la découverte des sentiments de nos deux jeunes héros. On ressent dès le départ leur amitié sincère, fraternelle, qui se transmue sous le coup de la jalousie en grand amour. Tout le début du roman tourne autour des thèmes du premier amour, de la façon dont les adolescents perçoivent leur première fois, de la délicatesse et de la peur qui les ceignent … De leurs projets d’avenir !
Il est tellement facile de s’identifier à ces personnages qui sont tout simplement l’image même que l’on se fait d’une adolescence insouciante, loin des problèmes, qui n’ont qu’à penser à ce qu’ils veulent pour leur futur, et qui ne pensent qu’à s’aimer.
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